Decarbon'alpes

Le projet Decarbon'alpes

Depuis 3 ans, la Chambre d’agriculture de l’Isère est impliquée dans le projet Décarbon’Alpes, porté par le SUACI Montagn’Alpes. Le SUACI Montagn'Alpes est un service mutualisé entre les Chambres d’agriculture des Alpes du Nord : Savoie Mont - Blanc, Isère et Drôme et dont le rôle est notamment d'aider à la prise en compte de l'agriculture alpine dans les politiques territoriales, régionales, nationales ou encore européennes. Entre 2022 et 2024, une quarantaine de diagnostics carbone ont été réalisés sur des systèmes d’élevage de montagne localisés sur l’arc alpin par l’ensemble des partenaires (les chambres d’agriculture des départements 04, 05, 26, 38, 73 et 74, la Fédération des Alpages de l’Isère, les fermes expérimentales et lycées agricoles de Poisy, Contamine, Camejane et enfin, l’université Savoie Mont-blanc et l’INRAE). Une trentaine d’analyses de sol a également été réalisée en alpage, sur des prairies permanentes, et des terres arables de plus ou moins haute altitude. 

Le 3 décembre 2024 s’est tenu au lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence un séminaire de restitution des résultats de ce projet. 

Quels objectifs ?

Le séminaire avait pour objectif de répondre aux questions suivantes : 
-    Quel est l’état actuel des stocks de carbone des sols des alpes
-    Quelles sont les dynamiques des stocks de carbone dans les zones pastorales ? 
-    Quels sont les impacts des pratiques agricoles sur les stocks de carbone ? 
-    Quelle empreinte carbone des exploitations agricoles des Alpes ? 
-    Quels leviers d’actions pour réduire cette empreinte ?  

Les résultats

Voici une restitution des principaux résultats : 
Le stock de carbone, c’est le capital de carbone organique d’une parcelle 
Le stockage de carbone, c’est l’évolution du stock sur une période
Le stock de carbone d’un sol dépend : 
•    Du taux de matière organique du sol
•    Du pourcentage d’éléments grossiers

Sur une même parcelle, on constate des variations de stock de carbone très importantes : en moyenne de 30 Tonnes de carbone / ha 
Les deux tiers du stock de carbone d’un sol se trouvent dans les 30 premiers centimètres.

Dans nos 26 parcelles prélevées (sur les 30 premiers cm), on constate un stock de carbone supérieur aux moyennes nationales (100 Tonnes de Carbone / ha contre 84,6 TC/ha pour les prairies permanentes et 51,6 TC/ha pour les prairies temporaires)

Le stockage/déstockage de carbone dépend de nombreux facteurs :
•    Type de sol
•    Pratiques agricoles
•    Météo 
•    Climat

Dans le cadre du projet, 41 diagnostics carbone CAP’2ER® ont été réalisés.

Les caractéristiques des exploitations sondées

Voici les principales caractéristiques des exploitations enquêtées : 

• Des tailles de troupeau variées (28 petits / 10 moyens / 3 grands)
• Utilisation des alpages : 49% des exploitations utilisent des alpages 
• 62% de transhumance (principalement locale, à pied essentiellement)

Un degré de pastoralité variable (% surfaces pastorales / ha SAU)

• 30 exploitations avec un degré de pastoralité fort / 7 moyen / 4 faible
• Fort (>70% SAU), moyen (40 à 70%), faible (<40%)

Les filières étudiées

Bovin lait : 13 exploitations en systèmes « Montagne Herbager »

Bovin viande : 14 exploitations (systèmes naisseurs engraisseurs de jeunes bovins, de veaux, de bœufs, de femelles et systèmes engraisseurs de jeunes bovins lait et de bœufs)

Ovin lait : 3 exploitations en systèmes « Fromagers »

Ovin viande : 11 exploitations en systèmes « Pastoraux »

Caprins : 7 exploitations (6 systèmes « Fromagers » et 1 « Livreur »)

Les systèmes pastoraux et de montagne ressortent, quelle que soit la filière, avec :
•    Des émissions plus élevées (exprimées par unité de produit) que les résultats moyens à l’échelle nationale,
•    Mais avec un stockage de carbone plus élevé (lié aux surfaces utilisées),
•    L’empreinte carbone nette est par conséquente plus faible que les moyennes nationales.

Les postes d’émissions de gaz à effet de serre plus importants que les références nationales sont : 

•    La fermentation entérique (du fait d’une productivité et d’un taux de renouvellement et un taux de prolificité plus faible)
•    La gestion des effluents 
•    Les consommations d’énergie

Bien que les performances environnementales de nos systèmes soient bonnes, des marges de progrès sont toujours possibles et valorisables (cf. MAEC forfaitaire Transition Carbone ou Label Bas carbone). 

Si vous souhaitez : 
-    Améliorer les performances technico-économiques et environnementales de votre exploitation
-    Obtenir des indicateurs et des arguments pour communiquer positivement sur vos pratiques
-    Entrer dans une démarche Bas Carbone

Découvrir les supports présentés lors du séminaire